Note technique
06 pour la Commission Torossian/Villani
La «
question centrale de l’enseignement » est en France doublement la question des programmes.
En
général la qualité des programmes est le
facteur déterminant pour avoir un « bon système d’instruction », une autre
manière de le dire étant que le contenu prime sur la méthode. Cette position
est certes défendue en France par le seul GRIP mais on doit rappeler que c’est
la préconisation centrale pratiquée dans « la méthode de Singapour » et défendue par le TIMSS depuis le début des
années 2000 notamment dans l’article publié par l’AFT (American Federation of
Teachers) intitiulé « A coherentcurriculum : the case of mathematics ». C’est la principale
conclusion que le TIMSS tire de l’enquête mondiale faite en 1996, enquête que la France avait abandonnée précipitamment au vu du
caractère catastrophique des premiers résultats obtenus : ceci expliquant
probablement en partie que le MEN n’ait jamais vraiment communiqué sur cette
caractéristique d’un bon système scolaire et qu’il continue apparemment à agir
de même puisque l’on ne peut pas dire que le monde éducatif officiel réclame à
grands cris que la définition des programmes ait un rôle cental.
Ce
qui selon le TIMSS caractérise un bon programme est, d’abord
- sa
cohérence, c'est-à-dire la définition précises des prérequis pour passer d'un
niveau au niveau suivant et la complémentarité des programmes de chaque
matière.
- sa
compacité : un programme est d'autant plus efficient qu'il comprend pour un
niveau donné un nombre raisonnable de nouvelles notions sous réserve qu’elles
soient étudiées de manière suffisamment approfondie. La caractéristique d'un
mauvais programme est, au contraire, pour chaque niveau, d’aborder un nombre
important de notions traitées de manière superficielle, l'étude de chaque
notion s'étendant sur un très grand nombre d'années. Il est étendu mais sans
profondeur : « A Mile Wide, an
Inch Deep. »
Or,
comme nous le verrons infra les
programmes français ne sont, en ce sens, ni compacts ni cohérents.
Si
les programmes ont vraiment un rôle déterminant dans la qualité d’un système
scolaire et si les programmes français sont déficients, il faut les réécrire.
Mais l’on verra que le fait que la
réécriture soit indispensable n’entraine pas que ce soit LA tache
immédiate : il existe un certain nombre de prérequis indispensable pour
que cette réécriture ne soit pas un échec, prérequis qui n’ont justement pas
été respectés lors des réécritures récentes des programmes depuis au moins
1997 ; pour le dire vite ces prérequis concernent ce que j’ai appelé les questions fondamentales disciplinaires.
Enfin,
puisqu’il est question de programmes, on
est logiquement obligé d’aborder la question du rôle du CSP (Conseil Supérieur
des Programmes) et comme le dit le texte
« Il y a CSP et CSP » car
la nature et la fonction de celui-ci ne peuvent être les mêmes si les programmes sont considérés ou non comme
le facteur principal de la réussite scolaire et si l’on considère ou non que
des programmes cohérents et compacts
sont indispensables.
Toutes
ces questions et quelques autres sont abordées dans
« Des programmes et du CSP », Note
technique 06 pour la Commission Torossian/Villani
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